On a tous sa madeleine de Proust..... moi c'est la râpée !
Il y a des plats comme ça qui font comprendre que le temps passe et que, la quarantaine dépassée, on devient un peu plus nostalgique. Dans ces moments là, je me précipite dans mes casseroles et je cuisine tout ce que ma mère faisait. Ce qui était un quotidien banal devient un pur délice et me fait monter les larmes au yeux. Lorsque je fais des râpées ( qui ne seront jamais aussi bonnes qu'avant ) je pense à "la" Jeanne (oui, je sais, ce n'est pas beau mais en Bourgogne, on met un article défini devant les prénoms, c'est pour dire qu'on les aime plus encore). Chaque hiver, quand la Jeanne quittait sa campagne de l'Auxois ( Epoissotte ) pour passer quelques semaines chez nous à Dijon, je savais que nous mangerions des "râpées". Les belles pommes de terre du papa allaient garnir notre déjeuner de manière quasi somptueuse. Même si les pommes de terre ne viennent plus du jardin paternel, je me fais plaisir en les préparant encore aujourd'hui.
Ingrédients :
750 grammes de pommes de terre ( grosses et fermes ),
1 fromage frais gras et salé type Billy ( chez nous on prenait du Nuits St Georges ),
2 oeufs entiers,
2 cuillerées à soupe bombées de farine,
Sel, poivre,
Huile pour friture.
Préparation :
Avec une râpe à trous moyens, râper les pommes de terre épluchées ; le résultat doit être une espèce de pâte blanc/jaune qui va s'oxyder très vite. Presser cette pâte entre vos doigts pour en extraire un maximum d'humidité. Saler, poivrer et ajouter les oeufs. Incorporer alors le fromage et mêler à la fourchette. On doit encore distinguer de bons gros grumeaux de fromage. Mélanger doucement la farine pour sécher le tout.
Faire chauffer l'huile dans un sauteuse ( à mi hauteur ). Quand l'huile est bien chaude, déposer des petits tas de pâte faits avec une louchette. Cuire sur la première face jusqu'à ce que la râpée se "tienne bien" et retourner pour cuire sur l'autre face.
Egoutter sur un papier absorbant et servir sans attendre avec une bonne salade et un bon jambon blanc.
Ca, si c'est pas le bonheur.