Ah.... les gaufrettes. Il y a bien longtemps maintenant, en Bresse louhannaise, les repas des grandes occasions ou des fêtes carillonnées avaient coutume de se terminer par l'incontournable gaufrette.
Repu et comblé par les agapes, le convive se devait d'honorer son hôtesse en dégustant les gaufrettes. Elles étaient assez souvent accompagnées de la fameuse "crème jaune", hybride de crème pâtissière et de de crème anglaise, riche en oeufs et surtout en sucre. Les oeufs venaient de poules qui se gavaient de maïs et donnaient à la crème son incomparable couleur jaune d'or.
La gaufrette est connue aux quatre coins du pays et est également fortement ancrée dans le Nord de la France ainsi que dans les pays du Bénélux. La gaufrette picarde est assez proche de la bressane à la différence qu'elle est présentée à plat, quand la bressane est roulée.
La gaufrette, et par extension la gaufre, est un biscuit plus que millénaire. Avant l'an Mil, on recense dans les grandes villes d'Europe des vendeurs d'oublies. Les oublies étaient des gâteaux faits de farine et d'eau, cuits dans un fer plat, généralement à empreinte.
On retouve ce procédé dans la confection des hosties de l'Eucharistie catholique. Les oublies étaient une petite gourmandise vendue pour quelques piécettes par les vendeurs à la criée.
Les oublies seront ainsi proposées par les crieurs jusqu'à la fin de la Renaissance française.
La gaufrette que j'affectionne était quant à elle cuite dans un fer carré, et plus rarement rond, sur un trépied spécial posé au dessus des braises de la cheminée. A l'arrivée des cuisinières à bois, les fondeurs créèrent alors un support en fonte de forme ronde qui avait la particularité de s'adapter parfaitement aux cercles des cuisinières.
On roulait les gaufrettes sur la main courante de la cuisinière.
La fée électricité ayant détrôné la flamme, on vit alors fleurir de nombreux modèles de gaufriers électriques. Aujourd'hui, la plupart des grandes marques sérieuses proposent des jeux de plaques à gaufrettes. On les reconnait aisément à leur quadrillage très fin, parfois orné d'un motif. Elles sont soit en aluminium, soit - progrès oblige - en métal revêtu de teflon.
La cuisson électrique ne m'apporte pas la satisfaction attendue ; en effet, l'électricité ne permet pas de saisir la pâte comme la flamme et la gaufrette a donc le temps de se développer un peu trop ce qui fait qu'elle est un peu plus épaisse que souhaitée. Néanmoins, si l'épaisseur diffère, l'odeur et la saveur sont bien là.
La gaufrette est on ne peut plus simple à préparer. On se contente de peser les oeufs cassés et d'y ajouter leur poids en sucre et leur poids en farine !
Ingrédients :
Préparation :
Battre les oeufs en omelette et ajouter le sucre. Fouetter vivement et ajouter la farine et le sel. Le mélange peut paraître un peu épais mais va vite se "détendre" après quelques vigoureux coups de cuiller.
Laisser reposer une bonne demie heure.
Faire chauffer le gaufrier et le graisser.
Les plaques sont généralement de quatre empreintes mais se contenter de verser deux petites cuillers à soupe de pâte en deux endroits bien séparés.
La gaufrette est cuite lorsqu'elle est blonde, mais pas plus
colorée !
Dès que les gaufrettes sont cuites, les retirer et les rouler sans attendre sur le manche d'une grosse cuiller à pot. Les laisser ainsi jusqu'à la fin de cuisson de la deuxième "fournée".
Les gaufrettes se conservent longtemps dans une boite métallique et, ne contenant pas de beurre, ont la particularité de ne pas rancir.
Papa, un bressan.
A défaut de "crème jaune", les gaufrettes accompagnent les crèmes desserts, les mousses, les salades de fruits, les compotes ou encore tout simplement le café.